La Fille de l’eau, écrite par Antoine Herniotte, est une libre adaptation du conte des frères Grimm, L’Ondine de l’étang. L’auteur décrit un monde gangréné par la pollution, par la cupidité, par la folie des hommes. Le père aura bon essayer d’entraver sa fille, il ne pourra l’empêcher de grandir, de se connecter au monde des chimères, à ces figures de la nature qui attendent son aide. Nous suivons le parcours initiatique de Léa, ses prises de conscience et son accomplissement final. En libérant l’eau et en faisant face à la Tristesse des Marais, Léa devient la fille de l’eau et commence à construire un monde nouveau. Elle prend les spectateurs par la main pour les faire entrer dans l’histoire, elle brise le quatrième mur pour les prendre à témoin, pour leur poser, à travers cette fable des questions existentielles : « Quelle est notre plus grande richesse ? », « comment nous reconnecter à la nature ? », « quel sens donner à notre vie ? ». Durant 1h10, le spectacle transportera le public intergénérationnel dans un monde à la fois familier et magique. La scénographie décrit un monde dévasté, peuplé d’une faune morte, habité par un couple dont le cœur et la vie sont asséchés. Mais grâce à la présence, puis à la métamorphose de Léa, l’espace se transformera. Une goutte d’eau pourra devenir un flot, le réalisme pourra devenir fantastique. Les rayons du soleil perceront enfin les nuages, ramenant la vie, la nature et l’espoir. La composition musicale du paysage sonore, en s’appuyant sur des sons empruntés à la nature, renforcera toute la puissance évocatrice de la plongée dans la narration. Et des chansons viendront créer une échappée poétique.
La Fille de l’eau racontera et donnera à voir, au sens propre comme au figuré, l’émancipation d’une jeune femme qui saura briser les chaînes que ses parents et la société lui ont imposées. Léa renverse l’ordre établi d’un monde qui se meurt. Grâce à un élan adelphique d’écoute et de solidarité, les différentes protagonistes commencent à s’écouter, à se comprendre, à partager pour recréer un monde plus harmonieux, à l’écoute du cœur de la nature. Léa, incarnation de la jeunesse et de l’espoir, veut à tout prix réparer le monde en dessinant une autre manière d’agir ensemble. La jeunesse décide de réparer les erreurs du passé et de remettre en question un vieux monde qui a oublié que la véritable richesse ne s’évalue pas au poids de son porte-monnaie ni aux nombres de chiffres alignés sur un compte en banque. Cette pièce est un passage de relais, un témoin tendu à la jeunesse, pour lui offrir la possibilité de sortir du chemin que les anciennes générations lui ont imposé. Elle pose la question de notre capacité à changer les choses, à faire société autrement, à travailler sur une horizontalité des rapports, à trouver l’harmonie entre les êtres vivants, à repenser une manière d’être au monde et d’être ensemble.
Faisons de la quête de la fille de l’eau, la nôtre.