Ce qu’on peut retenir de la soirée :
>> La médecine ne s’exerce plus aujourd’hui comme hier. Les généralistes aspirent notamment maintenant à ne plus travailler seuls, à varier les pratiques de leur discipline, à s’entourer pourquoi pas de nouveaux métiers comme celui d’assistant médical
>> La situation est critique en Vendée, il est aujourd’hui particulièrement difficile – pour ne pas dire impossible – de trouver un médecin qui accepte de suivre sur la durée nouveaux patients. Mais à l’échelle de la région des Pays de la Loire, nous sommes en milieu de tableau. L’accès aux soins est plus simple dans le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique grâce à la proximité de grandes agglomérations attractives… Mais il y a plus compliqué aussi, en Mayenne et en Sarthe.
>> Il n’y a pas « une » Vendée, mais plusieurs. Les Sables d’Olonne bénéficient notamment d’un phénomène d’haliotropisme, et les professionnels de santé s’y installent plus facilement que dans le « grand Sud-Vendée » (le quart sud-est du département). Une carte mise à jour tous les trois ans par l’ARS distingue ainsi différents niveaux d’urgence dans les besoins de renfort médicaux : on appelle cela le zonage. Les professionnels médicaux qui s’installent dans des zones dites prioritaires bénéficient alors d’aides à l’installation.
>> L’accès aux soins se joue à plusieurs niveaux.
L’Etat organise via l’ARS (l’Agence régionale de santé) et finance via la CPAM (la Caisse primaire d’assurance maladie). Les compétences sont bien distinctes comme le rappelle Étienne Le Maigat, directeur territorial de l’ARS de la Vendée.
Même si cela ne relève pas toujours de leurs compétences , les collectivités territoriales accompagnent les mesures gouvernementales en essayant de faciliter matériellement les installations de nouveaux médecins. En Vendée, cela se traduit par un nouveau centre de santé municipal à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, une nouvelle maison médicale aux Sables d’Olonne ou encore un accueil à l’installation personnalisé à Bazoges-en-Pareds.
Enfin, les médecins eux-mêmes ont pris en main la situation. Pour parer aux urgences, une partie d’entre eux se relaient par exemple dans les centres de soins non programmés lancés début 2021. Des cabinets qui ne reçoivent qu’à la demande du 116 117, la plateforme téléphonique qui réceptionne les appels de Vendéens sans médecin traitant ou en dehors des horaires d’ouverture des cabinets. Après un premier échange pour mesurer l’état de gravité, le patient est alors soit dirigé vers le Samu, soit vers une consultation téléphonique du 116 117, soit vers un rendez-vous en présentiel dans ce fameux centre de soins non programmé dont nous avons pu filmer les coulisses.
Pour aller plus loin :
>> Interview d’Alain Leboeuf sur le rôle central du département
>> Marge de manœuvre et budget pour l’accès aux soins en Vendée – Étienne Le Maigat, ARS Vendée
>> « Il y a une organisation à trouver » – Teddy Bourdet, généraliste, président du syndicat MG 85
>> Où sont les infirmiers français ? – Témoignage d’un infirmier herbretais expatrié
>> Formation : l’exemple du Canada – Témoignage d’un infirmier herbretais expatrié
>> Les idées d’ailleurs qui pourraient inspirer – Témoignage d’un infirmier herbretais expatrié